C'était au début de l'hiver, quand les premiers flocons commençaient à tomber, que naquit Ronnie, troisième née de la famille Ziemiara. Dès son premier souffle, ses yeux violets étincelants et sa petite mèche blanche sur son crâne, effrayèrent déjà ses parents qui virent en elle un être cruel et l'éduquèrent en conséquence. Ronnie ne connut jamais l'amour parental que connurent ses frères et sœurs, elle ne connut jamais les sourires de ses servantes, de ses gardes, des habitants de Ziemiara.

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Elle en voulut longtemps à ses cheveux blancs, étincelants, mais comprit rapidement qu'ils n'en étaient pas la cause, puisque sa soeur aînée, Elerinna les portait aussi. Ce n'était qu'un gène de la famille qui passait des fois quelques enfants. Non, c'étaient ses yeux violets, étincelants, étranges et surnaturelles, qui n'étaient propres à personne, ou plutôt qui n'étaient propres qu'à un seul être vicieux, à une personne disparue jadis à cause de sa méchanceté et de sa cruauté. Une personne qui avait causé plus de mal à Ziemiara que n'importe qui. Méronnia. C'était une femme, maléfique, méchante et avare de pouvoir. Ses yeux étaient d'un violet étincelants et son regard pouvait tuer quand on le croisait. Pendant des années, Meronnia avait fait souffrir la population et avait tué quelques centaines d'elfes. Jusqu'au jour, où elle fut combattu, tuée et transformée en une simple légende.

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Ses parents l'avaient associé à Méronnia et l'avait alors simplement appelée Ronnie. Selon eux, ses yeux violets étaient un mauvais présage, quelque chose qui ne voulait rien dire de bon. Peut-être était-elle une créature démoniaque, cachée dans le corps d'un petit enfant, s'étaient-ils dit. Alors, ils s'en étaient éloignés. Ils n'avaient jamais donné d'amour à la petite Ronnie et ses nourrices n'étaient jamais restés plus d'une semaine, effrayées par le petit bébé. La petite fille aux yeux violets a donc grandis, mise à l'écart, pensant qu'elle était un monstre, au vu des regards qu'on lui lançait. Dès son premier souffle, les gens l'avaient regardé avec mépris, peur et suspicions. Personne n'avait jamais pu lui accorder sa confiance. Et la petite Ronnie grandit en conséquence, devenant l'être qu'on pensait qu'elle deviendrait, se calquant sur l'image qu'on avait d'elle. Elle aurait pu être adorable, gentille et douce, si on lui avait laissé l'occasion. Au lieu de ça, la petite Ronnie fut une enfant horrible, cruelle et sans pitié, faisant souffrir chaque personnes qui l'approchait. Au début, par peur des autres et puis en grandissant, par haine.

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Personne ne l'avait jamais approché affectivement jusqu'au jour où la petite Malia, qui était en âge de marcher et parler, vînt vers elle. Malia était un enfant curieux et Ronnie était solitaire. Les deux s'entendirent étrangement à merveille et se mirent, ensemble, à s'amuser d'une tout autre façon que les enfants de leur âge. Torturer et malmenés les servantes étaient devenus leur passe-temps favoris et en grandissant, firent les quatre-cent coups ensemble. Malia était la seule personne qu’appréciait Ronnie et était prête à tout pour protéger sa petite-sœur. Au fond, elle avait des bons sentiments et se cachait juste derrière une allure méchante et des désirs monstrueux pour cacher qui elle était vraiment. Peut-être pensait-elle ne pas avoir le droit d'être gentille.

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C'est quand ses parents l'emmenèrent voir une vieille dame, avec sa sœur Malia, que les choses prirent une autre tournure. Alors que Ronnie, alors âgée de quinze ans, et Malia de treize ans, étaient seules avec la vieille dame, l'adolescente aux yeux violets fut témoin de quelque chose qu'elle aurait préféré oublié. L'inconnue chez qui ses parents venaient de l’emmener se mit à prononcer des paroles étranges, une sorte de formule magique, qui disait à Malia qu'elle deviendrait bonne, gentille et attentionnée, mais qu'elle oublierait ce moment de sa mémoire, qu'elle oublierait qu'on lui avait chuchoté de devenir gentille. Alors Malia se mit à sourire à la vieille dame et lui demanda si elle avait besoin de quelque chose. Quand ce fut le tour de Ronnie, rien ne se produisit. En effet, Ronnie avait l'esprit indomptable. Elle le savait depuis longtemps mais ne l'avait jamais révélé à personne. De toute façon, personne ne s'intéressait à elle et ses parents ne lui avaient jamais demandé.

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Alors quand elles sortirent de chez l'inconnue, Ronnie n'avait rien oublié, n'avait pas changé et sa colère avait même grandi. En voyant que sa petite-sœur ne la soutenait plus, étant devenue aussi gentille qu'un escargot mort, elle se mit à haïr cette dernière, la faisant souffrir plus qu'elle ne le devrait. Elle se mit à faire souffrir n'importe qui pour n'importe quelle raison. Ses parents, qui avaient découvert son pouvoir, lui demandèrent qu'elles étaient ses autres pouvoirs, et Ronnie ne leur répondit jamais. Elle se fit punir un nombre incalculable de fois et passa même quelques temps, enfermée dans sa chambre. Mais jamais, elle n'en démordit et jamais ne cessa de détester ses parents, ses frères et soeurs, et le monde entier.

Elle voulait se venger, elle voulait faire souffrir toutes les personnes qu'elle croisait d'une telle façon qu'elle se moquait de tout un chacun au moindre geste. Insolente, froide et cruelle, elle n'avait aucune pitié à virer quelqu'un au moindre faux pas.

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Et un jour, elle rencontra un garçon, à l'âge symbolique de dix-huit ans, qui n'en avait rien à faire de ses yeux violets, à contrario de toutes les personnes qu'elle croisait. Ce n'était pas un amour cliché, de ce genre où vous pouvez deviné la fin. Les deux jeunes gens s'aimaient mais ne pouvaient se l'avouer ; rien ne s'était jamais produit entre les deux. Il n'y avait eu que des regards, des disputes et des balades où ils avaient tous les deux risqués plus d'une fois de mourir. Mais aucun des deux n'avaient jamais révélé ses sentiments à l'autre. Le garçon par fierté, Ronnie par peur. Comprenez, la seule fois où elle avait aimé, elle s'était faite trahir, et en avait souffert. Elle ne voulait plus aimer, s'était toujours interdis ce sentiment, qu'on ne contrôlait pourtant pas.

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Pourtant, ce qu'elle ne savait pas c'était que le garçon qu'elle aimait n'était autre qu'un membre de la rébellion. Que leur histoire était impossible parce qu'ils étaient de deux camps opposés. Elle l'apprit le jour où ses parents l'apprirent eux-même, et où ils décidèrent d’assassiner ce garçon. L’assassinat de son premier amour n'était pas personnel et ses parents ne l'avaient jamais su, pourtant, Ronnie leur en voulu, à un point inimaginable. Sa haine grandit encore plus et elle devînt plus méchante que jamais, sans que jamais personne ne comprenne. Excepté, peut-être le frère de l'homme qu'elle avait aimé, Lenwe, qui connaissait les sentiments de son frère à l'égard de la fille aux yeux violets.

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Finalement, Ronnie grandit et alors qu'elle participait à la course pour avoir la couronne dans le seul but de faire chier ses frères et sœurs et les mettre en difficulté, ses idées devinrent plus noirs. Et si elle régnait ? Et si elle cessait de laisser les autres gouverner sa propre vie ? Pour l'instant, ce ne sont que des idées, mais qui sait, peut-être voudra-t-elle les réaliser.